Dans sa grande demeure, Mme Lefèvre vivait tranquillement, avec Rose, son employée. Quand elle finissait de préparer le repas, Mme Lefèvre se joignait à elle et elles mangeaient en échangeant quelques banalités. L’après-midi, Rose avait quelques tâches ménagères à faire puis, souvent, elle était libre. Elle appréciait de se rendre au marché dans la petite ville voisine où les gens étaient bien sympathiques. Elle allait parfois aider la propriétaire d’une petite animalerie de la ville à s’occuper des animaux. Elles étaient de bonnes amies et Rose adorait s’occuper des bêtes alors cela lui convenait même si elle le faisait gratuitement.
Mme Lefèvre, quant à elle, occupait la plupart de son temps à inviter ses amies qui, toutes polies et bien élevées, savaient ce que représentait l’argent et ne le dépensait que parcimonieusement et si cela valait vraiment le coup. Mme Lefèvre ne se rendait pas souvent en ville, préférant que Rose s’occupe de ça car là-bas, les gens n’étaient pas tous comme ses amies et cela l’horrifiait. Elle appréciait Rose malgré son statut de bonne car elle ne se plaignait jamais et ne demandait jamais d’augmentations. Mme Lefèvre n’avait pas d’enfants et ne comptait pas en avoir de sitôt. D’ailleurs elle était veuve et ne s’était jamais remariée. C’est vrai que sa grande maison vide la déprimait parfois, mais élever des enfants bruyants et chahuteurs ne l’enchantait guère.
En somme, Mme Lefèvre et son employée menaient une petite vie tranquille. Le soin du potager où elles cultivaient toutes sortes de légumes étaient pour elles deux une activité favorite qu’elles aimaient faire ensemble. Les plates-bandes de poireaux, d’oignons, de choux ou de potirons faisaient leur fierté commune.
Emma, 4 D