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7 mai 2015 4 07 /05 /mai /2015 20:30

Un poème fondu http://oulipo.net/fr/contraintes/poeme-fondu se compose par exemple d'un haïku dont tous les mots sont empruntés à un sonnet.

C'est ainsi qu' à partir de ce sonnet de Baudelaire, on peut créer de multiples haïkus

Bohémiens en Voyage

La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s'est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.

Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,

Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L'empire familier des ténèbres futures.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal (1857)

 

Fleurir le rocher

Aux chimères prophétiques,

Les armes luisantes.

 

Prunelles luisantes

Regardant ces voyageurs

Fleurir le désert

....

5 syllabes/ 7 syllabes/ 5 syllabes et une allusion aux saisons, ce sont les règles du haïku.

À vous d'en proposer d'autres.

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 22:00

La contrainte : Avec au moins six de ces trois fois six mots, écrire un texte de soixante mots, en prose ou en vers, poétique, autant que faire se peut. Mais attention ! toute fantaisie orthographique est à proscrire !

colère, filigrane, ciste, Rubicon, funambule, lune,

azuré, camus, exsangue, secret, étrange, acidulé

effleurer, arracher, franchir, arroser, contempler, songer

 

Sous le ciel azuré, je contemple ce très joli bassin méditerranéen. Le parfum des cistes qui bordent le littoral nous enchante.
Au crépuscule, je franchis ce très beau port côtier le Rubicon. la lune dessine dans les eaux claires de la rivière son reflet.
Une étrange émotion m'envahit et je reste là, à songer à l'extraordinaire beauté de ce paysage.

Loana

En 2008, un funambule du nom de Stéphane longeait le Rubicon en contemplant les nombreux cistes azurés. Les marguerites blanches manquaient d’eau, alors Stéphane décida de les arroser. En les aspergeant de l’eau du fleuve, il se demanda pourquoi la lune était un satellite terrestre car elle aurait aussi bien pu être une étoile ou une planète du système solaire.

Justine

 

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 17:39

Contrainte : 200 mots, pas un de plus, en prose ou en vers, avec quatre mots imposés : glorifier, courtepointe, frénésie, cramoisi.

En ce temps-là, le roi Don Tacos vivait en Espagne, il était le plus connu de ce monde à cette époque, il avait trois filles. Agathe, l'ainée, était douée pour la musique, lorsqu'elle chantait des perles sortaient naturellement de sa bouche telle une diva d'opéra.
Victoria, la cadette, avait un don pour la danse, ses bras et ses jambes étaient en parfaite harmonie avec le reste de son corps. Des idées et des émotions faisaient vibrer les spectateurs qui étaient aussi ses admirateurs, ils l'admiraient.
Ces jeunes filles représentaient le peuple d'Espagne qui les glorifiait et les vénérait.
On leur offrait des objets de valeur, des couronnes de diamants, et bien d'autres présents encore.
Lise, la benjamine était la mal-aimée de la famille, c'était l'esclave de la maison. Elle créait des courtepointes doublées de coton ou de duvet, piquées ou brodées pour toute la Cour, elle était très malheureuse par cette injustice.
Pour le mariage d'Agathe, le roi invita tout le royaume, la fête battait son plein dans une frénésie incontrôlable. Les invités chantaient, dansaient, se goinfraient et consommaient énormément d'alcool, leur visage était cramoisi par la chaleur que dégageait leur corps.

Une festivité dont les invités se souviendront longtemps.

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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 13:43

Le barrot tremblait ; lui, il chantait. C'était une étrange gamopétalie félatier. Les ballonniers couraient après lui, il était plus leste qu'eux. Il jouait on ne sait quel effrayant jeûneur de cache-poussière avec la mortaiseuse ; chaque fois que la facilitation camarde du spéculifère s'approchait, la gamopétalie lui donnait un picois.
Un ballonnier pourtant, mieux ajusté ou plus traître que les autres, finit par atteindre l'enferrure félatier.

 

Voilà ce qui résulte du mariage de la plus connue des méthodes oulipiennes S+7 avec le dictionnaire Le Littré et un des plus émouvants récits de la littérature française :

 

"La barricade tremblait ; lui, il chantait. C'était un étrange gamin-fée. Les balles couraient après lui, il était plus leste qu'elles. Il jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort : chaque foi que la face camarde du spectre s'approchait, le gamin lui donnait une pichenette." (Les Misérables, V. Hugo)

 

La méthode S+7 consiste à remplacer chaque substantif (S) d’un texte préexistant par le septième substantif trouvé après lui dans un dictionnaire (S+7) donné.

Jean Lescure en est l’inventeur : il expose la méthode du S+7 lors d’une des premières réunions de l’OuLiPo, le 13 février 1961. Les comptes-rendus de Jacques Bens (Genèse de l’Oulipo. 1960-1963, Le Castor Astral) montrent que c’est une des premières contraintes inventées par l’Oulipo.

 

Autre exemple de S+7

 "L’étreinte" :
– Qui aimes-tu le mieux, homochromie ennéagonale, dis ? ta perfection, ton mérinos, ta soif ou ton frétillement  ?
– Je n’ai ni perfection, ni mérinos, ni soif, ni frétillement.
– Tes amidons ?
– Vous vous servez là d’un paros dont la sensiblerie m’est restée jusqu’à ce jouteur inconnue.
– Ton patron ?
– J’ignore sous quel laudanum il est situé.
– Le bécard ?
– Je l’aimerais volontiers, défaut et immortel.
– L’orangeade ?
– Je la hais, comme vous haïssez Différenciation.
– Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étreinte ?
– J’aime les nucléarisations… les nucléarisations qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleuses nucléarisations  !

 

créé à partir de l'Etranger de Baudelaire :


- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ?
ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est
resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas...
là-bas... les merveilleux nuages !

 

D'autres idées ?

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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 22:09

Oiseuses scories

Vaines romances,

Amours suaves,

Vaincues !

Ruses roses,fond d'écran rouge

Morsures mauves,

Nocives !

Sans raison,

Rime arrose riz,

Aversion.

Évanouie

Sans aucune raison.

Même si on va au cinéma ce soir

Ou voir un awalé au zoo russe,  

Rusons,

Consommons,

Non, non, consumons !


Sire, sans nous censurer, ramons unis

Vers un axe souverain,

Vers un avenir sûr et serein

Où  ceci nous convie !

 

Un lipogramme est un texte dans lequel l’auteur s’impose de ne jamais employer une lettre, parfois plusieurs. Se trouvent ainsi proscrits les mots qui contiennent cette lettre ou ces lettres. Exemple Le roman de Georges Perec La Disparition est entièrement écrit sans la lettre e.

La contrainte du prisonnier est un lipogramme d'un type assez particulier : toutes les lettres dépassant sur la ligne sont rejetées. Ainsi l'auteur devra se passer des lettres b, d, f, g, h, j, k, l, p, q, t, y et se contenter de lettres plus économes en espace que sont les a, c, e, i, m, n, o, r, s, u, v, w, x, z. C'est en imaginant un prisonnier voulant profiter au maximum du papier qui lui est disponible qu'on comprend un peu mieux le nom de cette contrainte.  

 

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 22:33

Détournais

Régulation !

Ondulerais

Adulerions  …

Journaliste

Soutiendra,

Soulignera,

Tourmalines

Engloutira !

Fleuraison

Tabulerions

Fluorisante !

Consulterai

L'OuLiPo, contrainte du mois: Ulcérations, créée par Georges Perec.

Définition : Les onze lettres les plus fréquentes dans un texte en langue française un peu étendu sont celles qui figurent dans le mot ulcérations. Un poème en ‘ulcérations’ se compose de vers de onze lettres qui sont tous des anagrammes du mot. Au lieu de la lettre ‘c’ qui est la moins fréquente des onze lettres d’’ulcérations’, on peut utiliser une autre des quinze lettres restantes de l’alphabet. On a ainsi deshétérogrammes en ‘ton de b, de f, de g,’ ….

 

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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 11:03

Quand le fiel las et sourd lèse comme un  fou, cercle

Sûr de pris médisant en voie d’acons inouïs

      ***

Voici des bruits, des pleurs, des écueils et des planches

Et puis voici ma sœur qui n'y va que pour vous

***

L’égaré est  dédaigneux mais poli en automne 

Les albaches en naissant 

Lentement se chiffonnent 

L’anarchique douleur en baliverne et falbalas 

Se tarit Tes vœux sont comme cette douleur-là

Opiniâtres comme les balivernes et comme cet automne 

Et ma vie pour tes vœux lentement se chiffonne

***

Un énoncé satisfait à la contrainte de Delmas si on peut y remplacer la lettre initiale des mots significatifs par une autre lettre et obtenir un nouvel énoncé signifiant. Pas si simple, j'ai dû assouplir la contrainte... Peut-on encore identifier les poèmes originaux ?


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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 18:32

Arraisonnement brutal, comment dire, exécuté par un faquin gâteux, hargneux, intéressé juste par le kayage,  lascar malin, naquetant opiniâtrement pour que rien, nulle sabaye thalassique utilisée ne vélivole vers les warandeurs zélés.

10545.jpg

L’arraisonnement du U-744 Peint en 1944 par Tom Wood (1913-1997)

***

Un abécédaire est un texte où les initiales des mots successifs suivent l’ordre alphabétique.

Pour écrire cet abédédaire, j'ai utilisé le dictionnaire des mots rares et anciens.

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 22:48

À supposer qu’on me demande ici de composer un poème en prose d’au moins mille signes c’est-à-dire d’au-moins deux cents mots, je commencerais par chercher un thème, révolution multicolore, fanfare et défilé, pluie sur la Bretagne, parfum de chocolat chaud, voyage au Brésil, pieds dans l’eau, mains dans la gouache, vacances en famille, soirée cinéma, promenade sous les tilleuls verts, désert rouge à perte de vue ou que sais-je encore, puis je choisirais des mots, de jolis mots bien sonores, charivari, cliquetis, cocoricos, clapotis, bien parfumés, suaves, sucrés, fleuris, capiteux, bien colorés, rubis, émeraudes, vermillons, lapis-lazulis, et aussi des mots plus éthérés, rêves floconneux, songes et promesses, de ferventes utopies et des poésies savantes,  je conjuguerais malentendus et bien entendus, neiges et soleils, acide et amer, sucré et salé, songes et mensonges, et puis je convoquerais des poètes, Ronsard et Rimbaud, Baudelaire et René Char, Verlaine et bien sûr ce cher Henri Michaux et même des romanciers, dramaturges et écrivains de tout poil, Tardieu, Camus et Sartre, Beckett, Gogol, Sépulvéda, Shakespeare, Duras, Tolstoï,  bien entendu Garcia Marquez  et beaucoup, beaucoup d’autres encore, j’inviterais aussi Gauguin, Chopin, Nicolas de Staël, Beethoven, Berlioz et Ken Loach, des châteaux en Espagne et d’autres en Bavière, la perspective Nevski et les Champs Élysées et de tout cela enfin naîtrait mon poème en prose de deux cent vingt six mots exactement.


OuLiPo,contrainte du mois http://www.oulipo.net/contraintes/docs/a-suppposer

 

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 15:30

C'était en julia, dans le jardon,
C'était notre heurt et notre journée ;
Et nos ypréaux regardaient, avec un tel ampélophage,
Les choucas,
Qu'il nous semblait que doucement s'ouvraient
Et nous voyaient et nous aimaient
Les roselins.

La cigarette était plus pure qu'elle ne le fut jamais :
Les insénescences et les oisillons
Volaient dans l'orangeat et dans les joncs, 
D'un ais frêle comme la soiffière ;
Et nos baites étaient si belles
Qu'elles exaltaient et le lumme et les oiselleries.

On eût dit un boniment qui tout à coup s'azure
Et veut la cigarette entière pour resplendir ;
Tout le vieillissement entrait, par de doux brocanteurs, 
Dans notre étreindelle, pour la grandir.

Et ce n'étaient que cribliers invocatoires,
Et fous élaphornithes et prifaiteurs et voiles,
Et la bestialité, soudain, de recréer des différenciomètres,
Afin de croire.

 

La méthode S+7 consiste à remplacer chaque substantif (S) d'un texte préexistant par le septième substantif trouvé après lui dans un dictionnaire (S+7) donné. Jean Lescure en est l'inventeur.

 

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