Mme Lefèvre, une grosse dame rousse à la peau tannée par le grand air, était veuve de très longue date. Elle avait une petite maison en campagne qu’elle occupait avec Rose, sa servante. Celle-ci était une jeune fille toute simple qui ne demandait rien, ou presque. Elle était même d’une simplicité exemplaire : taille moyenne, pas très grande, ses yeux et ses cheveux étaient marron foncé, presque noirs. Sa peau, tout aussi tannée que celle de sa maîtresse, si ce n’est plus, mettait en valeur la noirceur de ses yeux.
Leur maison, aussi petite soit elle, était pourtant belle. Rose et Mme Lefèvre l’entretenaient dans la joie et la bonne humeur, avec amour et dévotion. Toutes deux en prenaient le plus grand soin durant les longues journées d’été et les journées plus courtes de l’hiver.
Quand elles ne travaillaient pas dans la maison, elles étaient dehors, dans le jardin, à cultiver leur terre. Leur potager_ qu’elles arrangeaient bien souvent grâce à l’argent qu’il rapportait mais aussi au gré de leurs humeurs diverses et variées, du temps qu’il faisait _ grâce à tout cela donc, leur potager était d’une beauté indéniablement remarquable depuis le chemin de terre bordant leur petit terrain.
L’argent que rapportait la vente des légumes de ce potager permettait même aux deux femmes de mener une vie assez aisée par rapport aux paysans des alentours auxquels elles vendaient leurs fleurs, fruits et légumes au marché les lundis, mercredis et vendredis. Parfois, elles allaient flâner en ville et acheter, après de longues discussions car Mme Lefèvre était très économe, les babioles dont elles avaient envie.
Camille, 4A