="fr"> [Compte-rendu d'activité] Visite de la maison de Colette - Libellulus
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8 mai 2023 1 08 /05 /mai /2023 12:56

La maison était à l’abandon jusqu’à ce qu’une collecte de l’association des amis de Colette réunisse assez d’argent pour la reconstituer ainsi que les jardins à l’identique. Des aides de l’État intervenues ensuite ont permis de refaire dans les règles de l’art de l’époque tapis, rideaux, tapisseries et de racheter meubles et objets que les villageois s’étaient empressés d’acquérir quand les Colette ont été ruinés. Des mécènes ont aussi apporté verres gravés aux initiales des Colette, assiettes, tapisseries et vitres soufflées à la main. Les Colette trop différents étaient mal aimés des villageois et quand Colette a publié ses livres où ils se reconnaissaient, ils l’ont carrément haïe ! C’est paradoxalement grâce à cela que plusieurs objets ont été retrouvés et ont pu reprendre leur place.

On peut désormais se promener dans la maison et les jardins comme si Sido ou Colette allait surgir. Seul regret : je suis passée trop tôt dans l'année. Il manquait les parfums des fleurs.

Voici donc la maison de Sido où Colette vécut sa jeunesse :

Entrons d'abord, de l'autre côté de la rue, dans le "jardin d'en face". Le premier mari de Sido avait en effet acheté le terrain pour éviter toute construction en vis à vis.

Dans ce jardin, trône la pivoine abritée par le haut mur de pierre qui sépare la maison du capitaine de celle de Sido.

Puis traversons la rue pour accéder à l'escalier boiteux qui mène à la maison : cet escalier a plus de marches d'un côté que de l'autre, car il suit la pente de la rue. Un corridor mène d'un côté au salon et à la salle à manger, de l'autre à la cuisine.  

Dans la cuisine, qui s'ouvre sur "le jardin d'en haut", une cuisinière de faïence bleue rappelle l'originale et, sur la table, le cadeau que Sido avait reçu lors de son mariage et qu'elle avait transmis à Colette lors du mariage de celle-ci avec Willy.

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
Un petit tour dans la salle à manger nous rappelle que la famille Colette vivait bourgeoisement avec jolie vaisselle, verres gravés à ses initiales, nappe brodée même si cette famille vivait à part, sans recevoir : autour de la table, les six chaises suffisent à occuper l'espace.

 

Dans le salon, le piano de la famille rappelle que Colette était aussi une excellente musicienne tandis que sur la table, comme jeté négligemment, il y a un instant, le chapeau de Sido côtoie une partie de dominos tout juste abandonnée ! Dans un coin, la somptueuse commode, dépense somptuaire du capitaine à Sido !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du salon, nous arrivons à la chambre de Sido et du capitaine : sur la table de nuit trône la chocolatière de Sido : "Mais je verserai ma mince contribution au trésor des connaissances humaines, en mentionnant l’araignée que ma mère avait — comme disait papa — dans son plafond, cette même année qui fêta mon seizième printemps. Une belle araignée des jardins, ma foi, le ventre en gousse d’ail, barré d’une croix historiée. Elle dormait ou chassait le jour, sur sa toile tendue au plafond de la chambre à coucher. La nuit, vers trois heures, au moment où l’insomnie quotidienne rallumait la lampe, rouvrait le livre au chevet de ma mère, la grosse araignée s’éveillait aussi, prenait ses mesures d’arpenteur et quittait le plafond au bout d’un fil, droit au-dessus de la veilleuse à huile où tiédissait, toute la nuit, un bol de chocolat. Elle descendait, lente, balancée mollement comme une grosse perle, empoignait de ses huit pattes le bord de la tasse, se penchait tête première, et buvait jusqu’à satiété. Puis, elle remontait, lourde de chocolat crémeux, avec les haltes, les méditations qu’imposent un ventre trop chargé, et reprenait sa place au centre de son gréement de soie…" écrit Colette dans La maison de Claudine.

La chambre de Colette enfant jouxte celle de ses parents : Sido l'avait fait aménager spécialement pour toujours garder un œil sur sa petite Minet-Chérie.

« Sa moisson de hauts roseaux, fauchés chaque année, ne séchait jamais tout à fait avant qu'on la tressât grossièrement en tapis. Ma chambre d'adolescente n'avait pas, sur son froid carreau rouge, d'autre confort, d'autre parfum que cette natte de roseaux. Verte odeur paludéenne, fièvre des étangs admise à nos foyers comme une douce bête à l'haleine sauvage, je vous tiens embrassée encore, entre ma couche et ma joue, et vous respirez en même temps que moi. » Colette, Mes apprentissages.

Colette était impatiente de quitter cette petite chambre pour s'installer dans la chambre bleue, occupée par sa demi-sœur.

Mais pour finir le tour de la maison, impossible d'oublier, à l'étage, le bureau du capitaine, lieu où il s'enfermait des journées entières pour écrire alors qu'il avait démissionné de son poste de collecteur des impôts qui lui avait été confié en récompense de ses prouesses militaires.  Le capitaine achetait quantité de papier et outils d'écriture sans que Sido ne voie jamais le moindre résultat de ce labeur. Colette, enfant, lisait Balzac, assise sur le petit banc au coin du secrétaire et voyait le capitaine au travail. Pourtant, à son décès, le frère aîné de Colette ne put de trouver que des volumes aux pages blanches avec juste un titre en couverture et une page de dédicace à Sido !  

 

Ainsi s'achève le petit tour de la maison d'enfance de Colette.

Alors descendons jusqu'au hall et sortons pour découvrir le petit paradis de Sido, le jardin ou plus précisément “le jardin haut” pour les fleurs et les arbres puis “le jardin bas” où poussaient melons et pastèques, cultures bien exotiques dans cette région, mais adaptées aux goûts du capitaine venu de Toulon après sa carrière militaire.

 

 

 

«Sido aimait au jardin le rouge, le rose, les sanguines… »
 
Il faudra que j’y revienne quand les rosiers Cuisse de nymphe émue seront en fleurs !
 
Colette aimait les pensées noires. C'était à l'époque la mode des fleurs noires, pensées, tulipes ou roses.
 
 
À l'entrée du jardin du bas, la glycine continue à épouser le grand if jusqu'au surplomb de la rue !

A son sujet, Colette écrivait dans Pour un herbier en 1951 : "  « J’espère bien qu’elle est encore vivante, qu’elle le sera longtemps, cette despote au moins deux fois centenaire, florissante, incoercible, la glycine qui hors de mon jardin natal s’épanche au-dessus de la rue des Vignes »

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