Il y avait quelques mois que ma mère m'avait donné un tableau. Accroché à une porte, il envahissait presque toute la porte et bien souvent je me demandais pourquoi je ne la remplaçais par une photo de ma famille.
Cette impression confuse me dérangeait parce que, justement, je ne voyais pas exactement pourquoi je jugeais cette image insolite. Elle représentait une grande éolienne, très banale avec en arrière-plan des vaches en train de brouter l'herbe du champ. La photo était en couleur, le ciel uniformément bleu. Á côté de l’éolienne, une personne pourtant me paraissait inquiétante.
Je mis un certain temps à me rendre compte que le personnage me parlait. Mais il en était ainsi. Inéluctablement, se déplaçant dans un espace-temps impossible à définir, le volume de sa voix augmentait. Un jour, je crus identifier la personne du tableau. C’était ma sœur, elle me disait: « Viens me libérer de ce tableau maudit ! »
Rien que de l’entendre, cette phrase me donnait des frissons dans le dos à tel point que je m'évanouis. Mais, oui, je m’étais disputé avec elle un an plus tôt... Et je ne lui avais plus parlé depuis ce jour-là.
Tout cela me rendit réellement malade. Je dus garder le lit plusieurs jours, la fièvre rendait l’appel de ma sœur encore plus effrayant. Soudain, la voix se fit plus proche et je vis le visage, penché sur moi.
Baptiste, 4B, Nouvelle à lire (2014)