C’était il y a quelques mois, j’avais enfin obtenu mon permis, non sans difficulté. Dans la forêt, j’avais énormément de mal à éviter les arbres. C’est ainsi qu’un jour il y eut une tragédie.
C’était un jour comme les autres, je traversais comme à mon habitude la forêt. Sur la route, je vis quelque chose de suspect, une sorte d’ombre noire. Je n’eus pas le temps de stopper la voiture avant de heurter la chose. Quelques minutes plus tard, quand je repris mes esprits, il faisait nuit noire. Je ne voyais pas grand-chose, mais peu à peu mes yeux s’habituaient à l’obscurité. C’est alors que je pus voir le cadavre d’un chien ensanglanté. Tandis que j’essayais d’effacer cette image de mon esprit, j’entendis un bruit, cela venait d’un buisson. Sans hésitation, je regardai et je vis un chiot. Aussitôt, je le pris dans mes bras, par regret de ce que j’avais commis. En effet il semblait appartenir au pauvre défunt.
Le chiot était étrange car depuis que je l’avais pris sous ma protection, il voulait tous les soirs à minuit aller dehors et cela m’inquiétait. Je ne voulais pas me risquer à sortir dans les bois alors qu’à chaque fois que je passais avec ma voiture dans la forêt, je revoyais la forme sombre me courir après. Cela tournait presque à l’obsession tellement il paraissait réel, mais ce n’était peut-être qu’un lapin ! Cependant le chiot dépérissait à vue d’œil, c’est pourquoi je me décidai enfin à lui faire plaisir et à faire ce qu’il me demandait le lendemain.
Comme je le lui avais promis, le soir même nous nous dirigions vers la forêt, elle me paraissait toujours aussi sombre et inquiétante. Je ne faisais que suivre le chiot qui apparemment savait exactement où aller. C’est ainsi que j’entendis un bruit dans les buissons, le chiot parut lui aussi l’entendre puisqu’il recula. En observant bien, je vis deux yeux noirs qui me fixaient. Je pris peur et je voulus prendre la fuite mais une branche me retint. Je réussis à m’en extirper avec un couteau que j’avais emporté en cas de besoin. Je pris le chiot et courus à toute vitesse. Derrière moi, j’entendis un animal me suivre tellement vite que si ma maison ne s’était pas trouvée à quelques mètres de là, il m’aurait eue. Arrivée devant chez moi, je n’eus pas le temps de rentrer la clé dans la serrure qu’une patte s’abattit sur moi. Prise de panique j’ouvris la porte précipitamment et la claqua sur la bête. Exténuée, je me dis que j’étais enfin chez moi, en sécurité.
J’étais tellement fatiguée que je m’endormis sur le sol avec le chiot. Environ deux heures plus tard, un bruit à ma porte me signalait que l’animal n’était pas parti. Après une longue hésitation, j’ouvris la porte et vit le chien que j’avais écrasé. Il était livide, blanc et l’on pouvait toujours voir le sang qui maculait son pelage. Les remords qui me tenaillaient depuis l’accident avaient-ils fini par me rendre folle ? Pourquoi était-il là ?
Marianne , 4D, 11/12/2014