="fr"> Une dernière scène pour Scapin selon Baptiste - Libellulus
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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 22:32

Acte III Scène 14

Scapin : Ahi, Ahi mon dernier souffle ne va plus tarder à présent, cet accident insolite m’a été fatal, malgré mes fourberies à répétition, je vous conjure d’accepter mes profondes excuses.

Hyacinte : Mon père, faites quelque chose, acceptez ses excuses.

Géronte : Oui, Oui

Scapin : Vous n’y êtes pas obligé, mon maître !4Fourberies-de-Scapin_thumb.jpg

Géronte : Mais si, meurs en paix !

Scapin : Merci, adieu …

Nérine : (en vérifiant son pouls) Ah ! Mon Dieu !

Zerbinette : (fondant en larmes) : Je veux qu’il soit inhumé, non pas comme un valet de pacotille et fourbe mais comme un valet bon et loyal envers son maître même si cela n’a pas toujours été le cas.

Léandre : Que voulez-vous dire, ma douce ?

Silvestre : Ce qu’elle veut dire, c’est qu’il ait un enterrement de première classe.

Argante : Quoi ! Il en est hors de question, il nous a volé de l’argent (en se tournant vers Géronte) et nous devons payer pour ses sottises, sa mort n’est qu’une erreur et nous n’avons rien à voir là-dedans, je refuse de donner une seule pistole !

Octave : Je ne comprends pas père, comment est-il mort ?

Carle : Attendez, je vais vous expliquer, vous connaissez Scapin, il ne veut jamais faire comme les autres. Ce midi, il se trouvait devant le plan de travail dans vos cuisines, tout ce qu’il y a de plus banal me direz-vous, mais cependant il voulait approfondir ses talents de cuisinier et se dirigea vers un placard, où il prit une bouteille qui ressemblait étrangement trait pour trait à une bouteille d’huile de raisin, il ouvrit le récipient  et déposa quelques gouttes dans sa sou…

Géronte : Ce n’est pas possible, c’était ma …

Octave : Taisez-vous, Carle je vous prie

Carle : Très bien, où en étais-je, ah oui il mit quelques gouttes dans sa soupe, il prit une grosse cuillère en bois et mélangea, il mouilla juste ses lèvres, et il se mit à tituber et se brisa le cou en se heurtant le coin de la table dans sa chute.

Hyacinte : Abrégez, Carle !

Géronte : Non taisez-vous, la bouteille dont Scapin a déposé quelques gouttes dans sa soupe n’était autre que ma réserve d’arsenic.

Carle : Voilà.

Silvestre : Non !

Géronte : Si !

Zerbinette : Ce n’est pas vrai !

Géronte : Bien sûr que si !

Octave : Je ne peux pas y croire.

Carle : Et bien, vous le devrez.

Hyacinte : Vous nous mentez …

Géronte : Je n’oserai pas.

Léandre : Mais que faisait cette bouteille d’arsenic dans ce placard ?

Géronte : C’était pour combattre mes rivaux.

Zerbinette : Mais que faisait  l’arsenic dans ce placard ?

Géronte : C’était le seul endroit où je pouvais le mettre.

Hyacinte : En êtes-vous sûr, mon père ?

Géronte : Oui !

Octave : Je vous comprends, mais tout de même, que faisait l’arsenic dans ce placard ?

Géronte : C’était le seul endroit, je m’en excuse profondément.

Zerbinette : Vous devez sans tarder jeter cette réserve.

Géronte : Je le ferai.

Léandre : Non père, faites-le maintenant.

(Ils se dirigent tous vers les cuisines, Géronte en tête de marche, il ouvre le placard, prend sa petite réserve, mais ne la jette pas pour autant, il la lève puis l’abaisse et répète ce mouvement plusieurs fois jusqu’à ce que Hyacinte prenne le flacon et le jette contre le mur.)

Hyacinte : Voilà !

Zerbinette : Enfin !

Silvestre : Je connais Scapin comme ma poche droite de ma veste, il ne voudrait pas qu’on s’apitoie sur son sort ni qu’on parle de funérailles, il voudrait qu’on célèbre tous les autres bonnes choses de la vie.

Argante : Alors faisons, préparons un festin en l’honneur des merveilles de la vie.

(Ils célèbrent tous alors ceci par ce repas digne de ce nom et s’amusent des évènements insolites qu’ils ont vécus dans cette folle journée).

Carle : (caché derrière un arbuste) Voyons voir qu’est-ce que Silvestre mijote seul.

Silvestre : (se croyant seul) Quel bon valet, ce Scapin.

Carle : (parlant à lui-même) Oh oui !

Silvestre : (se croyant seul) Il me manque déjà

Carle : (parlant à lui-même) A moi aussi il me manque.

Silvestre : (voyant Carle) Carle, tu as entendu toute ma conversation.

Carle : Oui mais ne t’en fais pas,  à moi aussi il me manque.

Silvestre : Ah merci ! Mais retournons au festin sinon les autres vont s’inquiéter.

 

Fin

Illustration d'Eugène Dévéria : http://deveria.mncp.expomuseo.org/index.php?option=com_content&view=article&id=105&Itemid=143

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