Réveillé par le bruit sourd de l’orage, Robinson s’extirpa de la minuscule grotte où il avait passé la nuit. Il escalada avec peine un imposant récif montagneux situé à l’Est de l’île. Il s’écorcha les mains et les pieds qu’il avait nus, à cause de la pierre qui était rêche. Une fois au sommet, le naufragé épuisé et affamé, scruta le sinistre paysage qui s’offrait à lui. En effet à l’Ouest, s’étendait une plage désolée jonchée d’algues et de carcasses animales que la mer emporterait sûrement à marée haute. Au sud se trouvait une plaine pelée et brunâtre qui inspirait un profond dégoût au naufragé. Enfin au Nord se dressait une immense et lugubre forêt peu accueillante. Après cet inventaire, Robinson éprouva de la peur, de la peine et du regret : Pourquoi n’était-il pas devenu avocat comme le souhaitait son vieux père ?! Sur cette malheureuse pensée, le rescapé se dirigea vers l’inquiétante forêt en quête de nourriture. Une odeur fétide se répandait autour de lui à cause d’un putois croisé là par hasard. Continuant sa route malgré les lianes et les branches qui lui fouettaient le visage, le pauvre homme parvint tout de même à la forêt, plongée dans une effroyable pénombre. Robinson retrouva le bouc à demi-dévoré par d’immenses vautours, qu’il tenta de disperser à l’aide de son bâton. Ainsi le naufragé commençait a désespérer car l’île qu’il baptisa « isla de la muerte* » lui paraissait d'autant plus terrifiante qu'une immense détresse accaparait tout son être.
*En français : »île de la mort »