="fr"> L'énigme reste entière, par Margaux - Libellulus
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20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 17:54

Je m’appelle Henry et je vais vous raconter mon histoire. Je viens de Bretagne, plus précisément de Quimper. Comme une bonne partie des enfants de l’époque, j’allais à l’école Notre-Dame avec toute ma bande de copains : Joseph, Nicolas, Clotaire, Raymond. Nous étions un peu différents des autres élèves : nous n’habitions pas chez nos parents mais à l’internat, juste au-dessus de la salle de biologie, comme M. Albert, notre directeur. Et nous adorions y vivre, surtout à cause du mercredi, car la soirée de ce jour-là était celle de l’escapade de minuit.

Pourtant, souvent nous nous contentions de faire simplement le tour de l’étage en catimini.

Mais un soir, sans que nous sachions pourquoi, cette promenade interdite, malgré sa drôlerie, ne nous suffit plus.

Nous décidâmes donc, tels Sherlock Holmes, de descendre dans les laboratoires de sciences pendant que Joseph et Raymond restaient au dortoir faire le guet. Arrivés au palier du dessous, une dernière inspection des alentours nous rassura : la voie était libre ! Nous pouvions explorer ces mystérieux laboratoires en paix. Hélas, dans le feu de l’action, nous avions totalement oublié que nous connaissions déjà par cœur cette salle. À part quelques grenouilles et quelques saumons agonisant encore jamais vus, nous n’y découvrîmes rien de bien intéressant.

Vaguement dépités, prêts à repartir, une petite porte entrouverte sur l’obscurité attira l’attention de Clotaire. Aucun de nous cinq ne l’avait remarquée lorsque nous étions en cours.

Et, tout à coup, elle se mit à bailler.

En tant qu’aîné de la bande, je me devais de prendre la situation en main et d’aller en éclaireur examiner les lieux et voir ce qui s’y cachait : vieux papiers ? Souris ? À peine une minute plus tard mes copains virent ressurgir leur courageux éclaireur, pâle et décomposé. Je venais d’entendre des bruits étranges et non identifiés. Les garçons, eux aussi, avaient perçu quelque chose. Mais quoi ? Ils m’inondèrent alors de questions. « Qu’as-tu vu à l’intérieur ? » était bien la principale, mais j’étais incapable d’y répondre, j’étais trop bouleversé et inquiet.

Prudemment, nous décidâmes alors de remonter dans nos chambres et de revenir le lendemain à la même heure. La question que Nicolas m’avait posée me trottait toujours dans la tête.

Contrairement à nos prévisions, nous n’eûmes pas à attendre la nuit pour découvrir ce qui se cachait derrière cette porte. Lors du cours de sciences, lorsque le professeur ouvrit le mystérieux placard pour y prendre du matériel, les tubes à essais s’y alignaient sur des étagères qui encadraient… …un squelette. Bizarrement mon esprit fit le lien avec les bruits de la veille. Nous le baptisâmes Nelson. Un nom gentil, finalement. Destiné à l’apprivoiser peut-être. Lui et ses soupirs nocturnes bien osseux… Passionné par les voyages, notre Nelson, ou par la danse?

À l’heure du rendez-vous, prévu à minuit, nous étions tous présents sauf Clotaire qui manquait à l’appel. Pourquoi ? Au bout d’une courte attente, nous décidâmes de partir sans lui.

Animés de la plus grande curiosité, nous parvînmes dans le couloir des labos. Et là… Crouic, crong. Crouic, crong, de lourds bruits de pas et des grincements provoquèrent la déroute de nos meilleures intentions enquêtrices : nous détalâmes vers le refuge de nos lits.

Un peu honteux de notre déroute, nous constatâmes le lendemain matin que le lit de Clotaire, lui, était toujours vide et les draps bien tirés.

Nous étions convaincus que notre ami Clotaire continuait ses recherches afin de percer « l’énigme du laboratoire ». Jusqu’à ce que le directeur du collège nous apprenne que Monsieur et Madame de St Esprit, ses parents, étaient venus le chercher pour qu’il s’envole avec eux vers une nouvelle adresse. Son père, diplomate, venait d’être affecté à un poste aussi prestigieux que dangereux en Asie du Sud-est.

Le mystère des bruits restait entier.

Depuis, j’ai interrogé mes proches à ce sujet. Voici leurs réponses :

Mon arrière-grand-mère : « C’était l’Ankou ! ». On ne la changera plus.

Mon oncle Fred, le psychanalyste : « Complexe du Club des Cinq, caractérisé ! ». Dans la famille, on le surnomme « Réponsatout ».

Ma Tante Jeanne, professeur de Sciences de la Terre : « C’est le gardien de nuit qui venait ranger le labo, ta prof était trop pressée pour le faire elle-même ! ». Toujours un peu langue de vipère, Tante J.

Je reste sceptique. j’aimerais connaître la vôtre.

Margaux 4èmeB

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