Le chevalier Vermeil avec sa belle armure rouge et or, s'avance sur son destrier décoré. Il aperçoit au loin, Clamadieu des Iles, furieux d'avoir appris la défaite de son sénéchal Aguingueron. Le Gallois s'approche et l'apostrophe :
"Qui es-tu, toi ?
_ Je suis Clamadieu des Iles, je vais te battre et attaquer le château de Blanchefleur !"
Aussitôt, les deux chevaliers montés sur leurs destriers se lancent l'un vers l'autre, lance à feu. Le chevalier Vermeil touche son rival à la clavicule, puis au coude. Celui-ci se tord de douleur et tombe à terre.
Alors le Gallois descend de cheval et dégaine son épée. Clamadieu des Iles se relève tant bien que mal, il sort lui aussi son épée et se précipite vers son rival :
"Chevalier Vermeil, tu m'as peut-être vaincu à la lance mais jamais à l'épée !"
Le Gallois attaqua le premier, Clamadieu esquiva et voulut frapper son rival dans le dos mais le Gallois était agile et lui aussi esquiva. Clamadieu ressentait encore une terrible douleur au coude depuis le coup donné par le chevalier Vermeil à la lance. Ils se remirent en position de combat, le fracas des épées sur les écus était assourdissant, cela dura très longtemps, les combattants étaient épuisés.
Soudain, Clamadieu fit une erreur, le Gallois en profita pour le faire tomber. Il approcha son épée de la gorge de son ennemi et lui dit :
"Clamadieu des Iles, toi qui assièges Beaurepaire depuis deux ans et toi qui fais pleurer la belle Blanchefleur, pour tous les crimes que tu as commis, je devrais te tuer ! Mais je préfère agir en vrai chevalier, vaillant, courtois, et bon chrétien, comme me l'a enseigné mon parrain Gornemant de Gort : Je t'accorde la grâce ! Va à Carduel et dis au roi que c'est par le chevalier Vermeil que tu as été vaincu et dis aussi à la jeune fille qui riait que bientôt, je la vengerai."
Clamadieu prit la route vers le château du roi Arthur tandis que le jeune homme, après avoir fait ses adieux à Blanchefleur, reprenait le chemin du manoir de sa mère.